L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a validé la poursuite du fonctionnement des réacteurs nucléaires d’EDF au-delà de leur quatrième réexamen périodique. Cette décision doit permettre l’exploitation pour dix années supplémentaires des réacteurs nucléaires français les plus anciens. L’ASN a néanmoins demandé des travaux de sécurisation.
Dans un communiqué publié le 25 février 2021, l’ASN estime que « l’ensemble des dispositions prévues par EDF et celles qu’elle prescrit ouvrent la perspective d’une poursuite de fonctionnement de ces réacteurs pour les dix ans qui suivent leur quatrième réexamen périodique ». L’examen périodique intervient tous les dix ans, et les plus anciens réacteurs ont été conçus avec « une hypothèse de 40 années de fonctionnement« . Or, ces réacteurs viennent pour certains de fêter leur 40e anniversaire.
C’est le cas pour le réacteur 1 de la centrale nucléaire du Tricastin, qui a été le premier à passer son 4e réexamen périodique en 2020. Au total, 32 réacteurs de 900 MW sont concernés dans les centrales nucléaires du Blayais, de Chinon, Bugey, Dampierre, Graveline, Saint-Laurent des Eaux, Tricastin et de Cruas-Meysse.
La décision n°2021-DC-0706, actée le 23 février 2021 par l’ASN, prévoit également que l’exploitant réalise « des améliorations majeures de la sûreté ». Chacune devra tenir compte des particularités de chaque installation, par exemple les risques sismiques dans certains territoires. Les dispositions prises par EDF feront aussi l’objet d’une enquête publique, et l’ASN demande que les modifications et améliorations soient rendues publiques.
La prolongation de la durée de fonctionnement des plus anciens réacteurs doit permettre à EDF de maintenir son niveau de production d’électricité, en attendant la mise en place des nouvelles unités comme le réacteur pressurisé (EPR) de Flamanville par exemple. Leur rendement devrait approcher les 1600 MW, quand celui des anciens réacteurs est à 900 MW.
Cette décision intervient alors que la loi sur la transition énergétique prévoit une diminution de la part de l’énergie nucléaire dans la production d’électricité française. L’énergie nucléaire représentait 379,5 TWh en 2019, soit 70,6 % de la production d’électricité française. Elle devait être ramenée de 70 à 50 % d’ici 2035, avec une part des énergies renouvelables à 32 %. Mais il reste encore des efforts à fournir pour que les EnR atteignent ce chiffre. En 2019, celles-ci représentaient 17,2 % de la consommation finale brute, selon les chiffres officiels. Leur développement a aussi marqué le pas en 2020, comme le relève le Baromètre des énergies renouvelables électriques en France. Dans ce contexte, les solutions de stockage vont aussi avoir un rôle important à jouer pour sécuriser et stabiliser l’approvisionnement électrique.
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