De récents projets – un parc solaire sur un lac en Suisse, des murs antibruit photovoltaïques en Île-de-France – montrent la capacité d’innovation qui s’offre encore aux énergies renouvelables. À condition de trouver des solutions pour concilier les EnR, dont la production est intermittente, avec un approvisionnement stable et sécurisé.
Le solaire peut-il encore être innovant ? La réponse est oui. Dans les matériaux utilisés comme dans les projets, le photovoltaïque continue à évoluer. Deux exemples récents le montrent encore. En Suisse, le projet de parc solaire flottant du Lac des Toules vient de recevoir un prix pour récompenser une « prestation exemplaire d’acteurs énergétiques nationaux ». Mené par Romande Energie, ce parc solaire flottant, en service depuis décembre 2019, doit permettre de produire plus de 800 kWh. D’ici 2022, Romande Energie prévoit d’agrandir sa centrale pour atteindre une production de 22 millions de kWh. Dans les Yvelines, le pôle d’innovation collaborative Seinergy Lab expérimente avec TechSafe Industries et Ariane Group un mur antibruit photovoltaïque. Il s’agit d’utiliser des « espaces déjà urbanisés » pour la production d’énergie, selon le communiqué de presse.
Selon les prévisions de l’Agence Internationale de l’Energie (AIE), les énergies renouvelables (EnR) représenteront un tiers de la production en électricité d’ici 2025. C’est ce qui ressort du rapport « Renewables 2020 », dans lequel l’AIE dresse un état des lieux de la production d’énergie renouvelable dans le monde. Même si, au niveau mondial, cette production est essentiellement assurée aujourd’hui par les États-Unis (29 GW) et la Chine (85 GW), l’AIE estime que l’équilibre pourrait évoluer en 2021 avec une plus grande place prise par l’Europe.
Néanmoins, les EnR font face à certains défis pour assurer un approvisionnement sécurisé. Comme l’éolien, le solaire est une énergie intermittente, et la production dépend de plusieurs facteurs notamment météorologiques. C’est encore plus le cas dans nos régions européennes, avec un ensoleillement moindre en hiver, alors que la demande en énergie est justement la plus importante. La solution pour réduire l’effet d’intermittence des énergies solaires et éoliennes notamment passe par le stockage. Cela permet d’assurer avec précision la continuité d’alimentation en électricité du réseau, et de mieux intégrer les EnR dans la stratégie de production d’électricité.
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